Chaque jour, des humains me posent des questions relatives au comportement de leur chien ! Répondre en une phrase m’est toujours impossible. Pourquoi ? Parce qu’un chien est un être vivant répondant à un certain fonctionnement, que la satisfaction de ses besoins fondamentaux est incontournable et que l’influence de son passé et de son environnement actuel sont des clés de compréhension à prendre en compte.
J’aimerais évoquer avec vous, dans cet article, le fonctionnement du chien, fonctionnement aussi simple que complexe pour l’humain. Cette simplicité est effectivement très complexe à intégrer pour la plupart des humains impatients, fatigués, exigeants, … .Dès que l’humain n’obtient pas ce qu’il veut ou dès qu’il a peur, il hausse le ton, il crie, il s’énerve, il gesticule dans tous les sens, il peut même lui arriver de frapper.
Le fonctionnement du chien est simple et il est directement lié au comportement de son humain.
Quelques exemples de la vie courante…
– Les enfants courent et crient, le chien avec eux, est excité. Le chien associe les enfants avec de l’excitation.
– Le chien est félicité quand il fait pipi dehors. Le chien sera de plus en plus renforcé à faire pipi dehors.
– Le chien saute sur l’humain qui lui dit « Non » et le repousse. Le chien ne cessera pas de sauter sur l’humain.
– Le chien jappe en entendant un congénère et l’humain lui dit « tais-toi ! ». Le chien ne cessera pas de japper à l’entente d’un congénère.
Le point commun de toutes ses situations est l’attention de l’humain donnée au chien. Lorsque l’on donne son attention à un chien, on renforce le comportement qu’il produit au même moment. Renforcer le comportement d’un chien, c’est donc lui faire prendre l’habitude de proposer le comportement que l’humain marque par son attention.
En d’autres termes :
– plus on félicite un chien, plus il comprend que ce qu’il fait c’est bien puisqu’il a l’attention de son humain !
– plus on dit « non » à un chien, plus il comprend que ce qu’il fait c’est bien puisqu’il a l’attention de son humain !
Pourquoi il ne faut pas dire « Non » ?
Au-delà de renforcer avec le « Non », un comportement gênant chez son chien, le ton de la voix de l’humain, tout comme son émotionnel, est alors rarement serein… Le chien est une éponge émotionnelle. Si vous donnez à votre chien votre attention en criant, ou même en le houspillant, votre chien ne comprendra pas. « Mon humain me parle (donc il me dit que mon comportement est ok) mais en même temps, il me parle sur un ton inamical ». Le chien ne peut pas comprendre et se retrouve dans un conflit entre deux tendances contradictoires, grande source de stress !
« Mon chien comprend très bien « Non » et il n’a pas l’air stressé ! »
Dire « Non » à un chien ne règle pas le problème (qui reviendra donc forcément), augmente son stress et dégrade la relation entre vous deux.
Certains chiens vont effectivement arrêter de produire le comportement gênant en entendant « Non ». C’est qu’on appelle la contrainte physique et / ou émotionnelle. Même si le chien n’a jamais été frappé, le stress émotionnel ressenti au son du « Non » va l’amener à arrêter de produire le comportement gênant par peur. Visuellement, le chien peut sembler calme et très bien vivre la situation. A l’intérieur du chien, le stress fait produire à l’organisme du cortisol. Bien que nécessaire à un taux normal, à haute dose, le cortisol entraîne notamment la fatigue du métabolisme et la diminution du système immunitaire.
En outre, le chien est une cocotte-minute… à trop lui mettre des coups de pression, donc de stress, certains vont finir par exploser. « Je ne comprends pas pourquoi, mon chien m’a mordu comme ça, sans raison apparente ! ». La raison, c’est juste son mal-être émotionnel, arrivé au bout du bout de son seuil de tolérance.
Renforcer les bons comportements et ignorer les mauvais est donc la seule méthode pour éduquer un chien dans le respect de son bien-être émotionnel.
En ce qui me concerne, mes chiens sont mes amis et je les respecte. En conséquence, je ne contrains pas mes amis, ni physiquement, ni émotionnellement.
La satisfaction des besoins fondamentaux ainsi que l’influence du passé et de l’environnement actuel d’un chien seront prochainement traités dans deux articles à venir.
Respecter un chien, c’est le traiter en ami, en compagnon de vie !
Nathalie CARPENTIER-LAUVERJAT, Diplômée d’Etat, Coach en éducation canine positive et comportements canins – SAS TRUFFINADE