L’environnement d’un chien

L’environnement actuel d’un chien, sans oublier les éventuelles influences de son passé, sont des clefs explicatives du comportement du chien

Comme précédemment expliqué dans « Le-fonctionnement-d’un-chien », bien souvent, les réactions de nos chiens ne sont que la conséquence de nos propres comportements avec lui, et même à proximité de lui.

 

Un exemple de l’influence de l’environnement ?

Prenons deux chiens du même âge, de la même race, de la même portée. L’un va rejoindre une famille où vivent 4 jeunes enfants, turbulents et qui aiment courir, crier et s’amuser. L’autre chien vit avec un célibataire dont la vie est rythmée par de longues balades silencieuses ensemble, un peu d’éducation canine et la musique de médiation que son humain écoute à longueur de journée.

Même si chaque chien a son propre tempérament, l’influence de ces deux environnements imaginés à dessein complètement opposés, pèsera sur les réactions et comportements des deux chiens.


Un deuxième exemple ?

Un chien craintif qui vit au sein d’un foyer dont les membres veulent absolument un câlin avec lui est un chien qui va stresser. Il pourra tenter de fuir, de grogner s’il se sent acculé et prisonnier
ou s’immobiliser par peur. Dans un dernier cas, le chien pourra réorienter sur attention sur une activité de substitution comme aboyer, creuser, se lécher frénétiquement les pattes, se mutiler…
Imaginons maintenant que ce chien change de foyer. Il vit désormais dans une famille qui ne donne aucune valeur et ignore ses comportements de fuite et de peur. Ses nouveaux humains valident
juste les bons comportements du chien à leur égard, et cela peut commencer par un simple et furtif contact les yeux dans les yeux. Ses nouveaux humains donnent envie au chien de venir vers eux, une bonne odeur de friandises se dégage notamment à leur proximité. Ses nouveaux humains n’essaieront jamais d’entrer en contact avec le chien car ils attendront que cette demande de contact vienne du chien.

L’exemple du chien adopté à l’âge adulte dont on ne connait pas le passé ? Votre nouveau chien est un amour. Vous l’avez récemment adopté et tout se passe très bien. C’est vrai, sauf au moment de la gamelle car il grogne dès que vous passez à côté de lui. Vous vous dîtes qu’il va s’habituer, se détendre et comprendre qu’ici il n’a rien à craindre. Vous continuez donc de passer, et de repasser près de lui quand il mange…et un jour, sans rien avoir vu venir, il vous a mordu le mollet.
Prendre en compte les éventuelles traces d’un passé qu’on ne connait  pas, c’est savoir tenir compte de ce que vous communique votre chien.

Dans cette illustration, ce chien a associé la proximité de l’humain à un risque de perdre une ressource, ici ses croquettes, et comme l’humain n’en a pas tenu compte du stress du chien, ce dernier s’est déclenché.
Respecter la tranquillité d’un chien qui mange et lui permettre de créer alors une nouvelle émotion positive avec l’humain, c’est également ainsi que l’on gère l’influence d’un passé trouble.

 

 

Si l’environnement est effrayant, le chien se renforcera dans ses peurs. Si l’environnement ne fait pas peur mais qu’il donne envie, le chien dépassera ses peurs et ira vers lui…

La gestion de l’environnement prend aussi en compte l’instinct du chien. Prenons l’exemple de deux chiens vivant dans une maison où un oiseau est en cage. Ce sont deux chiens de chasse mais seulement l’un d’entre eux voit son instinct de chasse exacerbé face à la présence du volatil. Le chien apprend par association.
Aussi, le chien qui s’excite en présence de l’oiseau va se renforcer dans ce comportement, c’est-à-dire qu’il prendra de plus en plus l’habitude de produire un tel comportement face à un volatil.
Autant dire que ce chien, à courts ou moyens termes, risque de courser tous les oiseaux qu’il croisera en balade… Gérer l’environnement pour ce chien est faire en sorte de ne pas le mettre en contact avec l’oiseau de la maison.

Un dernier mot sur les chiens qui aboient et s’excitent dès qu’un vélo, un chien, un coureur, une voiture ou juste un humain passe devant leur portail.
Au contraire de s’habituer à la situation, ces chiens y deviennent de plus en plus sensibilisés. Ce thème mériterait un article à lui seul. C’est le même principe qu’avec l’oiseau qui s’applique. Tant que la coupure de l’interaction visuelle entre le chien et l’objet de son stress ne sera pas mise en place, la situation perdurera car l’environnement du chien influence son comportement.

Respecter son chien, c’est lui proposer un environnement dans lequel il sera en bien-être émotionnel !

 

Nathalie CARPENTIER-LAUVERJAT, Diplômée d’Etat, Coach en éducation canine positive et comportements canins – SAS TRUFFINADE