J’ai envie de vous parler d’un mot qui peut sembler barbare et qui explique néanmoins le comportement gênant de certains de nos amis à 4 pattes…il s’agit de la « plasticité » !
La plasticité c’est sa capacité à pouvoir s’adapter, ou non, à un environnement donné. Dans la mesure où tous les chiens ne peuvent pas être en bien-être dans tous les univers, respecter cette plasticité est essentiel pour le bien-être de chacun d’entre eux.
Tout d’abord, il faut garder en tête qu’un chien est un être sensible doué d’émotions. Un chien peut ressentir de la colère, de la joie, du dégoût, de la tristesse, de la peur, du mépris ou encore être surpris.
Il est également capable d’adopter des stratégies pour faire face aux menaces et aux opportunités qu’il rencontre.
Je vous propose d’illustrer ce fait par quelques situations du quotidien :
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- Imaginez-vous dans la rue en train de promener votre chien…et vous croisez un de ses congénères. A sa simple vue, votre chien se raidit, refuse d’avancer, se plaque au sol ou cherche à l’agresser… Vous ne comprenez pas car les autres chiens du quartier sont très calmes face à ce chien. Qu’allez-vous penser du comportement de votre chien ?
- Vous aimez les chiens et les oiseaux et vous avez décidez d’avoir des représentants des deux espèces à la maison. Face à vos perruches, votre labrador et votre coton de Tuléar ne réagissent pas de la même façon. Alors que le coton de Tuléar ne prête aucune attention à vos perruches, votre labrador passe ses journées à les scruter et n’hésite pas à donner un coup de pattes sur la cage quand les oiseaux s’agitent un peu trop à son goût…
- Votre fils étudiant vit dans un petit studio. Malgré l’exiguïté de son logement et son emploi du temps très serré, la présence de son chien de berger à ses côtés est impérative pour lui. Ce chien vivait auparavant en maison avec jardin, avait plusieurs balades par jour et vivait toute la journée avec des humains. Tous les soirs désormais, quand il rentre, cet étudiant trouve de nouvelles dégradations de son chien et subit les plaintes de ses voisins à cause des aboiements…
Sans vouloir faire de l’anthropomorphisme, je vous propose un petit parallèle :
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- Imaginez-vous être en train de vous balader avec un ami. Au coin de la rue, vous tombez sur un groupe de jeunes gens déguisés en clown…et vous savez que votre ami a une peur bleue des clowns. Comme vous respectez votre ami, et que vous souhaitez passer une bonne journée en sa compagnie, vous n’allez bien sûr pas le forcer à aller vers ce groupe de personnes, si ?
- Vous avez fait les courses et vous avez laissé sur la table les haricots verts et une plaquette de chocolat. Vos deux enfants de 8 ans, qui passent par-là, engloutissent la plaquette de chocolat mais votre adolescente de 15 ans, soucieuse de son alimentation, elle n’y touche pas !
- Du jour au lendemain, vous devez changer de vie et passer d’une maison d’architecte avec piscine et spa à un studio 15 m²…soyons honnêtes, c’est frustrant !!!
Ces exemples ne sont aussi tirés par les cheveux que vous le pensez. Ils reflètent bien ce à quoi nos amis les chiens peuvent être confrontés.
Quand la plasticité d’un chien n’est pas respectée, le stress monte en lui et les comportements gênants de toutes sortes peuvent apparaître.
La peur fait place à l’agressivité, l’instinct de chasse suscité et renforcé rendra le chien excité à la vue d’un simple oiseau ou un changement brutal et inadapté de lieu de vie peut engendrer de l’anxiété de séparation.
Quand la plasticité d’un chien n’est pas respectée, le stress monte en lui et les comportements gênants de toutes sortes peuvent apparaître.
La peur fait place à l’agressivité, l’instinct de chasse suscité et renforcé rendra le chien excité à la vue d’un simple oiseau ou un changement brutal et inadapté de lieu de vie peut engendrer de l’anxiété de séparation.
Quand bien même les besoins fondamentaux d’un chien sont correctement satisfaits, le faire vivre dans un environnement inadéquat ou le mettre régulièrement en situation d’échec équivaut à ne pas respecter sa plasticité.
Nous sommes tous plus ou moins capables de réaliser ou non des projets ou de faire face à certaines situations…pourquoi ne pas respecter de la même façon les capacités de nos chiens ?
Nous sommes tous plus ou moins capables de réaliser ou non des projets ou de faire face à certaines situations…pourquoi ne pas respecter de la même façon les capacités de nos chiens ?
Des grands traits de caractère peuvent être observés au sein d’une même race de chien. Néanmoins, chaque individu a son tempérament propre, ses besoins spécifiques et son propre seuil de tolérance…et c’est ça qu’on appelle la plasticité du chien. C’est sa capacité à accepter, à tolérer et à s’adapter à toutes nouvelles situations qu’il peut rencontrer au quotidien.
Cette plasticité varie donc en fonction des individus mais elle varie aussi en fonction de l’état émotionnel et / ou physique du chien.
Quand j’ai mal à la tête, je sais que ma propre capacité à supporter du bruit, une contrariété ou toute autre chose négative est mise à mal…et c’est la même chose pour mes chiens ! Quand Lucky est fatigué, je sais que je ne peux pas lui en demander autant que d’habitude…et c’est normal ! C’est à moi de faire en fonction de lui…
Certains chiens sont beaucoup moins plastiques que d’autres. Pourquoi ??? Ils ont peut-être vécu des expériences traumatisantes dans leur passé ou ils ne sont juste pas très plastiques par nature…et ils ont le droit !!! C’est pour cette raison que tous les chiens ne conviennent pas à tous les humains et à tous les environnements et réciproquement.
Apprendre à comprendre son chien et le respecter, c’est l’aimer…
Vous rencontrez des problématiques de ce type avec votre chien, discutons-en !!!
Nathalie CARPENTIER-LAUVERJAT, Diplômée d’Etat, Coach en éducation canine positive et comportements canins – SAS TRUFFINADE