Le medical training

En français dans le texte, l’entraînement médical !

 

Le « medical training » est le fait d’habituer graduellement, en fonction de ses progrès et de son accord, votre chien à des manipulations physiques.

 

Nombreux sont les propriétaires qui voient leur chien tenter, par différents moyens, de se soustraire aux mains du vétérinaire. Il faut avouer que se laisser regarder les dents, les oreilles, les pattes et le reste par un humain plus ou moins connu dans un endroit plus ou moins connu remplis d’odeurs plus ou moins rassurantes, ne sont pas les meilleures conditions pour être serein. Et c’est d’autant moins simple pour votre chien s’il n’a pas fait l’apprentissage en positif de ces gestes de soins avec vous.

 

 

 

Mettons-nous quelques secondes à sa place. Votre chien arrive chez le vétérinaire dans un endroit qu’il découvre peut-être pour la première fois ; la nouveauté est une source de stress. S’il connait l’endroit et que sa dernière visite ne s’est pas forcément très bien passée, il est probable que l’association faite avec ce lieu, et son personnel, ne soit pas très positive pour votre chien. Une fois dans la salle d’attente, il peut se retrouver face à des congénères, ou des chats, qu’il ne pourra pas aller renifler et cela constitue une source de stress et de frustration. Enfin, si le rdv ne se résume pas aux vaccins annuels, votre émotionnel influencera et augmentera d’autant plus le niveau d’excitation, ou niveau d’éveil, de votre compagnon canin. Votre chien a donc déjà été exposé à un certain nombre de facteurs de stress alors qu’il n’est même pas encore entré dans la salle de soins !

 

Restons encore quelques secondes dans la peau de votre chien… Imaginons que notre pauvre loulou a mal aux oreilles, qu’il se soit cassé une griffe ou blessé à une patte. Puisqu’une douleur est à l’origine de sa présence sur la table d’osculation, le vétérinaire va devoir poser ses mains sur un chien en stress et qui a mal. Notre chien a toutes les raisons de ne pas vouloir se laisser faire ! Dans certains cas, la pose de la muselière est nécessaire pour assurer l’intégrité physique de tous. Néanmoins, un chien qui souffre et à qui on met une muselière pour la première fois risque de très mal vivre l’expérience. Son stress va augmenter et il risque de s’agiter encore plus ; la contention, voire la sédation, sont alors malheureusement parfois les seules solutions. Si la muselière et / ou la contention sont vécues comme un événement traumatique, la mémoire émotionnelle du chien va sensiblement l’imprimer et le fait de porter à nouveau cette muselière va replonger le chien dans cette douloureuse expérience. L’apprentissage, en amont, de la muselière en positif est le fait d’associer le port de cet outil de sécurité comme quelque chose de naturel et normal ; on peut comparer ça avec le fait de porter une ceinture de sécurité pour un humain qui monte dans une voiture. Quand la loi sur le port de la ceinture obligatoire à l’avant est passée en 1973, certains conducteurs ont été très réticents et ont vécu cette mesure comme une privation de liberté. Quand un enfant est habitué, depuis son plus jeune âge, à boucler sa ceinture à chaque fois qu’il est en voiture, cela ne lui pose aucun problème.

 

Dans l’hypothèse où se laisser regarder les oreilles, les dents, les griffes, … sont des situations que le chien est habitué à produire et qu’il y est renforcé dans sa vie de tous les jours par son humain, via des friandises ou des caresses, il sera plus enclin à se laisser faire chez le vétérinaire. En cas de douleur, l’approche et les soins sont potentiellement moins difficiles sur un chien conditionné à ce type de manipulations. Pour que les soins soient plus faciles à supporter, et si aucune contre-indication vétérinaire ne s’y oppose, vous pouvez réorienter l’attention de votre chien sur des friandises pendant le soin.

 

Le « medical training » consiste donc à faire accepter à votre chien de se laisser manipuler pour des soins à venir tout au long de sa vie. Les plus courants visent le nettoyage des yeux et des oreilles mais il s’agit également de pouvoir soulever les babines pour regarder les dents ou encore de donner la patte et d’accepter la coupe des griffes. Le « medical training » doit se faire avec beaucoup de précaution car la proximité avec la gueule de l’animal est importante. En outre, le temps de travail du « medical training » doit être parfaitement dosé et prendre fin alors que le chien est toujours demandeur. Pourquoi ? Parce qu’il est plus simple de répéter un exercice pour faire progresser un chien qui a envie de travailler plutôt que de travailler un chien qui n’en a pas envie !

 

Dernier petit conseil ! Demander l’autorisation à votre vétérinaire d’emmener régulièrement votre chien au cabinet juste pour dire « Bonjour » au personnel et y recevoir une friandise. Si venir dans cet endroit est quelque chose d’habituel et de positif, vous aurez toutes les chances d’avoir un chien serein pour son prochain rdv… et vous aurez la possibilité de contrôler à chaque fois son poids !!!

 

Habituer votre chien à se laisser manipuler, c’est lui permettre de mieux vivre les soins vétérinaires qu’il sera amené à vivre tout au long de sa vie !

 

 

Nathalie CARPENTIER-LAUVERJAT, Diplômée d’Etat, Coach en éducation canine positive et comportements canins – SAS TRUFFINADE